Articles de mariepierrerenaud

Comme pas un

Mon appareil photo au sol, la plupart des passants m’ont remarquée et ont effectué un détour, pour éviter gâcher ma prise de vue. Au bout d’un moment, une personne est arrivée sur ma gauche, les yeux rivés sur son téléphone, sans me voir. Elle s’est placée juste devant moi et j’ai déclenché.

Ce n'est pas Versailles ici !

Comme chaque été, l'opéra Garnier était envahi par une horde de touristes. C'était ma première visite dans ce lieu magnifique. J'avais hâte de découvrir son célèbre escalier. J’étais en quête d'un angle de vue original quand une belle jeune femme en robe blanche a descendu l'escalier, comme sortie tout droit d'un film romantique, sans personne d'autre pour lui voler la vedette. J'ai eu la chance d'immortaliser ce moment.

Saumon fumé

Devant les Galeries Lafayette, sur le boulevard Haussmann à Paris, j'ai repéré une statue qui m'a particulièrement intriguée. Son emplacement m'a semblé être l'endroit idéal pour capturer une photographie intéressante. Je me suis mise à l’affut contre la vitre du grand magasin, légèrement décalée vers l'avant par rapport à la statue de l'ours.

Le trottoir à cet endroit offre une largeur notable, mais les nombreux piétons déambulent souvent en groupes, restant malheureusement à une distance peu propice à la composition que j'avais en tête. J'ai attendu patiemment, espérant qu'une femme élégante se présente seule à proximité de la statue. C'est alors qu'est apparu cet homme. J'ai décidé de déclencher malgré tout.

La première visualisation de la photo sur l'écran au dos de mon appareil ne m'a pas satisfaite. Je n'appréciais guère l'image du personnage en train de fumer. Mais finalement, une fois la photo affichée sur l’ordinateur, j'ai réalisé le côté humoristique de la scène. Le format carré s'est alors imposé naturellement lors du post-traitement.

Le smartphone rapproche les peuples

Le métro parisien comme tous les métros du monde est un terrain fertile pour la photo de rue.

Chaque fois que j’arrive dans une station, mes yeux se posent sur les affiches du quai, en quête d'une situation insolite.

Ce jour-là, J'ai immédiatement repéré cette affiche avec le titre : « Oups ! ».

Là, je vois 2 individus, un homme et une femme, assis d’un bout à l’autre des sièges sous l’affiche, les yeux rivés sur leur téléphone, complètement hypnotisés. Ils illustraient parfaitement l’addiction actuelle face à cet objet.

Courrier sécurisé

Lors d’un stage photo que j’avais organisé dans la capitale, je déambulais avec mes élèves dans les rues du 1er arrondissement. Nous venions de quitter les colonnes de Buren et le jardin de Tuileries et nous étions en train de nous diriger vers le Louvre.

Nous avons longé un certain nombre de terrasses de restaurants et de bistrots. C'est alors que j'ai remarqué des clients particulièrement inhabituels à l'extérieur d'un café. J'ai pris le temps de préparer mon cadrage pour inclure le monsieur en train d'ouvrir son courrier et j’ai déclenché.

Retour sur une conférence que j'ai donnée sur le thème de la photo de rue au sein du club "Objectif Photos" à Mulhouse en avril 2023.

Pendant 2h, j'ai présenté mon approche technique et la démarche photographique que je mets en oeuvre. 

De très beaux moments d'échange avec les membres du club photo.

Manque de glace

En me promenant dans les rues de Milan, je suis passée à côté d’une maman qui semblait faire une remontrance à sa petite fille. Ne maitrisant pas la langue italienne, je n’ai pas compris ce qu’elle lui reprochait.

La petite fille s’est alors écartée de sa maman, visiblement contrariée. Elle est allée s’appuyer contre le mur en croisant les bras et en baissant la tête.

Elle a pris cette attitude boudeuse que j’ai adorée. Mon appareil photo était prêt (comme il l’est toujours), je me suis retournée et j’ai déclenché.

Lors d’un stage photo dans la capitale, j'accompagnais mes élèves dans les galeries qui bordent le jardin du Palais Royal dans le 1er arrondissement de Paris, à proximité des colonnes de Buren. Ces galeries sont célèbres pour leurs boutiques de luxe, notamment le restaurant du Palais Royal. Alors que nous déambulions, j'ai remarqué cette femme à travers la vitre du restaurant en train de choisir son menu. Son allure, très chic, m'a immédiatement captivée et j'ai saisi l'opportunité d’immortaliser cet instant avec mon appareil photo.

A la croisée de flux

Lorsque l’on visite une ville, la gare est un passage obligé. Celle de Prague m’a immédiatement séduite avec ses nombreux dessins au sol. J’avais repéré cet endroit où les lignes partent à droite et à gauche. Les voyageurs étaient nombreux à ce moment-là de la journée. Comme par magie, la foule s’est éparpillée. Et j’ai vu arriver sur la droite cette personne qui marchait d’un pas alerte. Un seul déclenchement a suffi. La silhouette était parfaitement placée au centre avec le bon écartement des jambes. C’est une de mes photos préférées.

(Photo parue dans la page "Regard" de l'Est Républicain du 18/09/2022)

A l’heure de la suprématie du smartphone, il est de plus en plus rare de voir une personne livre un vrai livre papier. J’étais assise dans le métro, un de mes terrains de chasse favori. Cet homme était debout à côté de moi, complétement absorbé par sa lecture. J’ai effectué la mise au point sur le livre et j’ai déclenché.

Ce lieu est un endroit idéal pour la photo de rue. Tout le monde prend des photos de la pyramide et des bâtiments. Avoir un appareil photo est anodin dans un tel lieu. J'ai repéré cette personne avec son béret et sa position un peu particulière. Le format carré s'est imposé au post traitement.

Le geste du XXIe siècle

Dans cette ville de traditions, les Japonaises sont nombreuses à revêtir le kimono traditionnel pour déambuler dans les rues. J’étais sur le quai de la gare. Un train s’est arrêté. A ma hauteur, cette jeune japonaise en train de faire un selfie. Le décalage entre le costume, le téléphone portable et le fait de se prendre en photo était une occasion unique à saisir. 

(Photo parue dans la page "Regard" de l'Est Républicain du 18/09/2022)

Marche ou roule

Le métro de Chicago est un des symboles de la ville et en particulier la partie en « L » située au centre-ville.

J’avais repéré cet endroit où il marque un arrêt avant d’entrer dans une station. La circulation nombreuse tant des véhicules que des piétons en dessous du pont permettait de mettre en opposition les flux de mouvements.

Je suis venue un matin afin de profiter d’un maximum d’animations, pour avoir des ombres portées et pour ne pas avoir trop de lumière car j’allais effectuer une prise de vue en pose longue.

Je me suis positionnée sur un terre-plein central dans le carrefour. Et j’ai attendu que le métro marque l’arrêt. Mon appareil était réglé en priorité vitesse. Plusieurs clichés ont été nécessaire afin d’avoir des personnes réparties régulièrement sur le passage piéton.

C’est une de mes photos préférées de ce séjour aux USA.

La ville est inscrite dans mon ADN. Je ne suis heureuse que dans les lieux habités, ces endroits en perpétuels mouvements. Là où la vie existe, où l’on peut marcher durant des heures sans croiser deux fois la même personne.

Avec mon appareil photo en bandoulière, je vis des moments de plénitude lors de mes pérégrinations urbaines proches ou lointaines. Entre les murs de béton, les tours de verre, je suis sans cesse à l’affut d’une belle lumière, d’une ombre, d’une silhouette d’un reflet.  Et de cet être humain qui va surgir devant mes yeux en m’offrant, en toute innocence, un fragment de sa vie.

La photo de rue, c’est une véritable passion pour moi. Et à travers ces billets de blog que je vais poster régulièrement, je vais vous faire découvrir mon approche, le matériel que j’utilise, les principaux réglages de mon appareil photo, ma manière de composer des images. Je vous raconterai aussi l’histoire des photos qui me sont chères. Parce que faire de la photo de rue, c’est aussi et surtout avoir une vision humaniste sur le quotidien qui nous entoure.

Alors, venez partager ces émotions qui m’accompagnent lors de mes sorties urbaines…